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«Sky Rojo» sur Netflix : les créateurs de «La Casa de Papel» dévoilent l’envers de la prostitution - Le Parisien

Paillettes, sexe et règlements de comptes, le tout dans les somptueux paysages des îles Canaries. Avec l'épineuse question de la prostitution en filigrane. « Sky Rojo », la nouvelle série des créateurs de la désormais mythique « Casa de Papel », diffusée à partir de ce vendredi sur Netflix, devrait faire parler d'elle.

Au-delà du scénario, plutôt classique, il y a d'abord l'esthétique de cette création qui captive. Une atmosphère à la « Pulp Fiction », version latino. On est immédiatement happé par l'ambiance, celle d'une maison close, le Novias Club, plantée au milieu du désert de Tenerife, et dont l'activité est autorisée comme partout en Espagne.

L'action démarre en trombe. Sur une route toute droite, interminable, sur fond de roche volcanique sculptée par le vent, une décapotable rouge flamboyante fonce, soulevant la poussière. Presque un personnage de l'histoire, elle transportera bientôt trois jeunes femmes aux looks affriolants. Elles sont prostituées, l'une d'elles est blessée. Elles viennent de fuir le club et ses canapés en skaï rouge, « les Sky Rojo », où elles se sont écharpées avec leur mac, le cruel Roméo.

Un débat sur l'encadrement de la prostitution

La course-poursuite avec ses hommes de main ne fait que commencer. Porté par une bande-son efficace, entre rock, hip-hop et flamenco, le tout est ultra-rythmé. Mais au-delà de l'ambiance sulfureuse, électrique, c'est un débat sur l'encadrement de la prostitution que les deux auteurs veulent provoquer. « Cette question nous intéressait depuis longtemps, et une fois qu'on s'est plongé dans le sujet, on a découvert combien le quotidien de ces femmes était atroce, raconte Esther Martinez Lobato, co-créatrice de la série avec Alex Pina, son complice de la Casa de Papel. Elles sont comme kidnappées, elles ne peuvent aller nulle part et personne ne leur demande jamais comment elles se sentent. »

« On voit partout ces clubs, quand on voyage en Espagne, le long des routes. On ne sait pas trop ce qui se passe à l'intérieur, c'est assez flou », raconte Alex Pina. « C'est un monde très dur, très sombre, dans lequel on est entré, poursuit sa collègue. C'est aussi très tabou. Les gens préfèrent ne pas en parler et ignorer le problème. On a décidé de soulever le problème, susciter une prise de conscience, parce que l'impunité doit cesser, en Espagne et ailleurs. »

«La vérité est là, sous les paillettes et le gloss»

Pour l'écriture, les auteurs qui ont aussi signé récemment le très réussi « El Embarcadero », sur la plate-forme Salto, ont multiplié les recherches sur la prostitution, interviewé des ex-travailleuses du sexe, des procureurs. « On a voulu inclure dans la série la réalité crue, d'après les informations qu'on avait glanées, précise Alex Pina. Cette partie émotionnelle, on l'a glissée telle quelle, avec les vrais témoignages. On a fait quelque chose de très cinématographique, avec l'histoire de la fuite, la course-poursuite, on a plein de genres différents, de l'action, du sulfureux, même du comique. Mais en filigrane, on a toutes ces histoires vraies, comme un cheval de Troie, quelque chose qui arrive comme une surprise, pour toucher le public. La vérité est bien là, sous les paillettes et le gloss ».

« On a le privilège d'aborder un sujet qui est d'ordinaire très tabou, dont les réalisateurs et producteurs ont souvent peur de parler, parce qu'on ne sait jamais comment le public va réagir, analyse Lali Esposito, qui interprète l'une des trois jeunes femmes en fuite. Jouer ces personnages exigeait un investissement physique et émotionnel particulier. On se sent privilégiées d'être celles qui racontent cette histoire. Le monde doit entendre. On sait que ces choses se passent mais personne n'en parle. »

Un road-movie à l'ambiance électrique

Le challenge était de captiver l'attention du public avec une intrigue bien ficelée et des personnages entourés de mystère. Le tout avec des épisodes courts, de 25 minutes chacun. On perçoit d'ailleurs l'urgence à dérouler l'histoire, finalement assez classique au départ, et on met du temps à s'attacher aux protagonistes, un peu caricaturaux de prime abord.

Progressivement, pourtant, on plonge tête la première dans les huit épisodes de la première saison de ce road-movie et son ambiance électrique. C'est fascinant et dérangeant à la fois. Diablement efficace. On attend la deuxième saison, déjà tournée.

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LA NOTE DE LA RÉDACTION : 3,5/5

« Sky Rojo », d'Esther Martinez Lobato et Alex Pina, avec Lali Esposito, Veronica Sánchez, Yany Prado… Première saison, huit épisodes de 25 minutes, disponible à partir de ce vendredi sur Netflix.

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